Jean-Luc Lavrille (2)
TEXTE AVRIL
si ce n’est ci
sonnet
sic si ce n’est dieppe carpe aime
mue
et si ce n’est goût de jonc
mou
tarde à monter au nez
haut
typé
rigole alors en terre sillon si long
taquine le taire & poisse de mer
morte et sans poisson
qu’avril ou havre
pour sodium & gomorrhe
prendre alors chemin du car
parchemin du caire
et un demi
terrasse toute boisson
les femmes ne courent pas les ruts
beau & bien
comme un bohémien
de belles échauffourées végétales
michouga
frou frou
marie l’endormie
avant sa somption
pas noté
pianoté
aussi lou
que salomé
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
autour de la veuve d’helvétius
les idées se réunirent
puis s’affolèrent contre vitres & carreaux
damnée lumière des pensées !
vers sanie vésanie !
pourquoi la raison
perd toute raison ?
manque de souplesse vocale ?
forces contraires dans une géométrie de formes enchevêtrées ?
timbres inouïs ? fleuve multiple ? chant à tous les étages ?
tension entre scène & fosse ?
rideau de fer ? inversion magnétique orages ?
partita de sonnettes ? concert de klaxons ? averse de gros mots ?
MAIS
non !
chaque horloge a son heure
ses vapeurs
& nous enfonce dans un rêve
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
il faut aussi se nettoyer les oreilles
pour ces insurrections allègres
bruits blancs poussières qui poussent
soupirs et cætera
se munir de philtres niveau faible
ne laisser passer que les crêtes
leur pulsation aléatoire
puis
cartons d’invitation à l’utopie
l’uchronie l’u magasin l’usine l’univers lumière
à distribuer à chaque coin de rue
jour & nuit
carton un
voltaire au laser lisant froissart :
autour le cou
la corde
MAIS
non pour la faire serrer
affaire de calais
affaire décalée
&
sans papiers
carton deux
musique traditionnelle au shamisen
intercalant les longs silences qui donnent aux notes
plus de force
MAIS
certains musiciens pensent que le silence
ne donne plus de force
qu’au silence
carton trois
maurice joubert invente
la partition rétrograde
pour zéro de conduite
écrite à l’endroit
la musique est retranscrite à l’envers
puis enregistrée sur bande
MAIS
qu’on passe à l’envers
carton quatre
cachant les matériaux différemment modelés
tramant frénétiquement différents niveaux
obscurcissant les références
usant de moules nés de modèles étranglés
en contraste
gommant les hiérarchies urticaires articulantes
chevauchant les correspondances & les quais
insistant sur les chocs & les échos échoués
MAIS
exposant ce qui fait fonctionner
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
le génome humain comprend quelques
80000 gènes
2 milliards 890000 tonnes d’eau sur la lune
soit la capacité du lac léman
le cœur de la terre représentant 30% de sa masse
25 livres paraissent chaque jour
Les cordes cosmiques seraient apparues
dans l’histoire de l’univers
10 -35 secondes après le big bang
se déplaçant à des vitesses égales
à celle de la lumière
elles auraient entrainé les particules
formant un sillon de matière
devenu un milliard d’années plus tard
le berceau des galaxies
le calendrier grégorien se trouva synchrone
par rapport à l’année solaire
l’erreur n’étant plus que 3 jours tous les 100000 ans
MAIS
en 1770 l’astronome cassini
appela zéro l’année qui précédait la naissance du christ
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
résultant de la ligature
du e & du t
cette graphie
est la 27ème de l’alphabet
espère lue & après z lettre du diable s’il en fut
pour réciter chanter rimer
télécomer petite copulette
cheviller la chatouillette
bobiner et choir
l’excès taira
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
un comparse
désappointé
emprunta
ce défilé
savez vous
ce qui arriva ?
c’est dans lalangue
qu’il fallut aller
dans les jarres d’un jardin
l’écho outragé
MAIS
l’écho libéré !
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
le doute m’assaille
le doute touareg
toute biographie donc
n’est intéressante qu’inter essences
qu’en faisant du moi avec sèmes
du soi avec même moi du même avec soi
même du moi qui soit avec soi
du moi qui s’aime avec soi même
du moi-même de même que soi de même avec moi
du soi avec soi du même au même avec soi même
avec moi qui mène à toi
qui de même me suive
l’excés occis taira
cette sémique éthique
MAIS
le doute
m’assaille
sur ce
sursis
un con se casse
un ange passe
score brut marchez doucement
aux gros mots petits remèdes
zola désolé t’es moins témoin de plus
écrire est un métier normadique
de mines de vas et de viens
de gants jetés retournés
de bobines dévidées
de revenants
de générosités de gratuités
de lacunes lagunes lacustres locustes ou
lunaires cratères qui procustes procurent cure curée cursive furtive cuisine fauteuil poussif divan à l’œil fautives foutaises fournaises feutres neutres foutres outrés fourrés fournis fournils fourmis en position
c’est comme
dupons sans dupés
l’épopée a changé de cuirasse
sur ce si sûr sursis
JLUC LAVRILLE
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